Le 6 octobre 1961, Frantz Fanon décède à l'âge de 36, à Bethesda (dans la banlieue de Washington). Il sera enterré, selon ses vœux, en terre africaine, en Algérie. "L'Afrique est un continent qui a la forme d'un revolver dont la gâchette se trouve au Congo", disait-il.
Descendant d’anciens esclaves déportés, ce fils de la Martinique est issu d’une famille nombreuse qui compte huit enfants. De père douanier et de mère commerçante, Fanon était à l’abri du besoin et connaissait même une relative aisance.
Il fréquente le lycée Victor-Schœlcher, du nom du célèbre personnage et l’un des acteurs de l’abolition de l’esclavage. C’est là, adolescent, qu’il a fait probablement l’apprentissage du regard de l’homme blanc sur la société noire antillaise.
Mobilisé pour rallier les forces françaises, il connaîtra l’Algérie pour la première fois en 1944. Blessé pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut décoré puis ramené en Martinique, qu’il ne tarda pas à quitter pour aller à Lyon poursuivre des études de médecine. Parallèlement aux cours de médecine, il suit Jean Lacroix et Emmanuel Mounier, fondateurs de la revue Esprit, dans laquelle Fanon publie ses 1ers essais sur la psychiatrie, en rapport avec le milieu social où sévissent précisément les figures multiples du racisme ambiant.
Il présente une première fois un sujet de thèse pour le moins peu conforme à l’orthodoxie universitaire de l’époque, sur la désaliénation du Noir, et qui lui fut refusé. Il reprendra ensuite l’ensemble des idées contenues dans sa thèse dans un essai magistral : "Peau noire, masques blancs" dans lequel il analyse les effets destructeurs du colonialisme sur la personne humaine, avec pour héritage des névroses collectives, des complexes, des peurs et toutes les formes de dégénérescence de l’affectivité dont il faut se débarrasser
Ses élans fougueux dans la recherche de la vérité vont l’amener à lire l’histoire de la traite, de l’esclavage et du colonialisme, connaissances qu’il ne cessera de redéployer dans toute son œuvre future. Fanon opère une rupture avec les certitudes historiques acquises. Il décide d’aller servir en Afrique. Fanon se met à l’œuvre rapidement en étudiant l’historiographie coloniale et s’aperçoit que la colonisation a généré de graves déficiences que révèle la symptomatologie lors de l’observation des malades musulmans.
A ce jour, l’œuvre de Frantz Fanon, inscrite au panthéon des grandes œuvres, demeure une résonance pure et renouvelée parce qu’elle échappe au conformisme de la pensée académique. Fanon est considéré comme un grand théoricien du tiers-monde.
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