Le 17 mars 1993, Faustin Birindwa (transfuge de l'opposition) est désigné Premier ministre, en remplacement de Tshisekedi (désigné par la CNS en août 1992). Le Zaïre entrait dans une période dite de "bipolarisation", avec le dédoublement des Institutions de Transition.
Tout part du 5 février 1993 lorsque Mobutu signe une ordonnance par laquelle il met fin aux fonctions deTshisekedi comme Premier ministre. Mobutu demanda par la même occasion au Haut Conseil de la République (HCR) de désigner un nouveau Premier ministre.
Mobutu confirmera que ce Premier ministre aura pour mission de former un Gouvernement de "Salut Public". Tshisekedi, comme le HCR, va contester à Mobutu le pouvoir de le démettre, n'ayant pas été nommé par lui, mais élu par la Conférence nationale souveraine (le Peuple).
C'est dans ce cadre que le Président Mobutu, assuré du "débauchage" qu'il venait d'opérer au sein de l'opposition zaïroise, va convoquer le "Conclave politique", réuni depuis le 9 mars 1993 au Palais de la Nation, en vue de résoudre la crise des institutions transitoires.
195 délégués issus des plateformes politiques dites de la mouvance présidentielle, ainsi que les "débauchés" de l'Union sacrée (sans les représentants de l'Union sacrée, ni du HCR) vont se concerter pendant 2 semaines, s'appelant désormais "Forces Politiques du Conclave".
Désormais, Mobutu disposait d'une nouvelle machine pour la reconquête du pouvoir. Le Conclave va clôturer ses travaux le 17 mars 1993 par la nomination, au poste de Premier ministre, de Faustin Birindwa, un transfuge de l'opposition.
Ni l'Union sacrée de l'opposition ni le bureau de l'Assemblée provisoire du Haut Conseil de la République (H.C.R.) n'avaient accepté les résolutions du "Conclave". Le 29 mars, Mobutu franchit de nouveau de Rubicon en rendant public par ordonnance la nomination de Birindwa.
Monsengwo protesta, dénonçant le non-respect par Mobutu des accords qu'il avait pourtant acceptés, tandis que Tshisekedi l'accusa de crime de "rébellion contre la nation", en prétendant gouverner le pays sans légitimité. Désormais, le Zaïre entra dans la "bipolarisation".
Il y avait en effet, au pays, 2 gouvernements : d'un côté, le gouvernement issu de la Conférence nationale souveraine dirigé par Etienne Tshisekedi, et de l'autre côté, le gouvernement Birindwa, nommé par Mobutu.
Il y avait également 2 Assemblées nationales : d'une part, le HCR, dont les membres (Conseillers) avaient été élus par la Conférence nationale souveraine, d'autre part la défunte Assemblée nationale du MPR ressuscitée de ses cendres (FPC) par la seule volonté de Mobutu.
Nous accordons une très grande importance à la véracité et à l'exactitude des faits. C'est pourquoi nous et nos contributeurs investissons des moyens humains et du temps dans la selection et la validation des contenus. Mais au cas où dans un article, vous rencontrez un problème, une erreur, des améliorations à faire, vos observations, corrections, et critiques sont les bienvenues. Merci de nous contacter.