Le 13 janvier 1989, le contentieux Belgo-Zaïrois culmine lorsque Mobutu annonce 4 mesures cruciales prises par le Zaïre. Mais en mai 1989, le Roi Hassan II du Maroc (ami de Mobutu) contribua à l'apaisement en décrochant un entretien entre Mobutu et le PM belge, Eyskens.

La tension entre le Zaïre et la Belgique était montée d'un cran en nov 1988 lorsque le Pdt Mobutu, dans un message remis par le Commissaire d'Etat zaïrois aux AffEt (Nguz Karl Bond) au PM belge, renonçait à toute mesure de réduction de sa dette par la Belgique.

Mobutu envoya une délégation de haut niveau à Bruxelles pour clarifier les vues et obtenir de la Belgique les précisions sur toutes les questions de la dette, mais surtout pour "soutenir un débat contradictoire et public".

Quelques jours après, ce débat fut organisé par deux grandes chaînes de télé bruxelloises (la BRT et la RTBF) entre 3 délégués zaïrois et la presse belge sur les critiques faites à la coopération et à l'attitude générale belge face au Zaïre.

Les 3 délégués zaïrois étaient Maïtre Kamanda Wa Kamanda (1er SG adjoint du MPR), Maître Nimy Mayidika Ngimbi (Vice premier commissaire d'Etat) et le professeur Mpinga Kasenda (Secrétaire permanent du Bureau politique du MPR).

C'est ce jour-là que les 3 personnes annoncèrent le renoncement du Zaïre à toute assistance publique belge à partir du 1er jan 1989 et la fin des "relations privilégiées" entre les deux Etats. Cette crise culmina au 13 jan 1989 lorsque Mobutu annonça 4 mesures cruciales :

• (a) la dénonciation du traité d'amitié, d'assistance et de coopération signé la veille de l'indépendance; 
• (b) L'insistance sur l'impératif de se doter des infrastructures pour transformer localement le cuivre zaïrois ou envisager son raffinement ailleurs qu'en Belgique;
• (c) L'exigence de la réouverture du contentieux belgo-zaïrois pour une évaluation exhaustive des torts subis par le Zaïre, et ainsi mieux réévaluer sa dette vis-à-vis de la Belgique;
• (d) La suspension du remboursement de la dette publique due à la Belgique.

C'est dans ce contexte pollué que le Roi Hassan II intervint par une diplomatie discrète jusqu'à parvenir à décrocher, lors du Sommet de la Francophonie de Dakar en mai 1989, un entretien entre Mobutu et le PM belge Mark Eyskens; ce qui contribua à l'apaisement.