Antoine Gizenga
[ 1925 - 2019 ]Premier Ministre
Nom
ALIAS
LIEU DE NAISSANCE
DATE DE NAISSANCE
DATE DE DECES
METIER / PROFESSION / TITRE
NATIONALITE
Étienne Tshisekedi wa Mulumba, né à Kananga le 14 décembre 1932 et mort à Bruxelles le 1er février 2017, est un homme d'État de la République démocratique du Congo (RDC) et ancien Premier Ministre. Il est Docteur en droit de l’Université de Lovanium en 1961,
Encore étudiant, il se lance en politique. En 1958, il fait partie des conseillers du Mouvement National Congolais (M.N.C) de Patrice Lumumba. Lorsque Joseph-Désiré Mobutu Mobutu prend le pouvoir en septembre 1960 par coup d’État, Etienne Tshisekedi est nommé Commissaire Général Adjoint à la Justice dans le Collège des Commissaires Généraux ( un gouvernement des technocrates). Il devient Recteur de l'Ecole Nationale de Droit et d'Administration en 1961, Commissaire aux comptes à la Banque National du Zaire en 1964. Après le deuxième coup d'Etat de Mobutu en 1965, Tshisekedi occupera plusieurs fonctions ministérielle entre 1965 à 1969, dont ministre de l’Intérieur et des Affaires coutumières.
En 1982, il participe à la fondation de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Il est premier ministre du président Mobutu à trois reprises : du 29 septembre au 1er novembre 1991, du 15 août 1992 au 5 février 1993 et du 2 au 9 avril 1997.
Etienne Tshisekedi fut le leader de l’opposition congolaise pendant des décennies et l’un des rares politiciens congolais à défier Mobutu. Bien qu’ayant travaillé dans le régime de Mobutu dans plusieurs postes, il fut l’initiateur de plusieurs initiatives contre ce régime.
Egalement opposant aux régimes Kabila (Laurent et Joseph), lui et son parti l’UDPS ont boycotté les élections de 2006 sous les accusations de fraude systématiquement organisée. Il fut candidat aux élections présidentielles de 2011, lesquelles furent qualifiées par plusieurs observateurs internationaux comme non crédibles et non transparent. Ayant officiellement perdu face à Joseph Kabila, il s’autoproclama « Président Elu ». Sa résidence sera mise sous siège pendant des mois.
Son fils Félix Tshisekedi Tshilombo est devenu Président de la République démocratique du Congo à l’issu des élections de 2018.
Jeunesse et éducation
Etienne Tshisekedi wa Mulumba est né le 14 décembre 1932 à Luluabourg (l'actuel Kananga) de monsieur Alexis Mulumba et de madame Agnès Kabena Mwauka.
Il fait ses études primaires à la mission catholique des Pères de Scheut à Kabuluanda (Kasaï-Occidental) et secondaires (Humanités Gréco-Latines) au Collège Saint Jean-Berchmans de Kamponde. En 1961, il quitte la Faculté de Droit de l'Université Lovanium de Léopoldville (Kinshasa) avec son diplôme de Docteur en Droit, devenant ainsi le premier Congolais à à obtenir un doctorat en droit.
Carrière politique
La carrière politique d’Etienne Tshisekedi est étroitement lié à l’histoire politique du Congo. Son engagement dans la politique commence lorsqu'il est encore à l'université. Déjà en 1958, il est fait partie des conseillers du Mouvement National Congolais (M.N.C), parti de Patrice Lumumba.
Proche collaborateur de Mobutu
Déjà en 1960, il est membre du collège des Commissaires généraux, gouvernement provisoire mis en place par Joseph-Désiré Mobutu après un coup d'État, en tant qu’adjoint du commissaire à la Justice, Marcel Lihau.
Lorsque Mobutu prend le pouvoir en septembre 1960, Etienne Tshisekedi est nommé Commissaire Général Adjoint à la Justice dans le Collège des Commissaires Généraux (un gouvernement de technocrates mis en place, après le départ massif et brusque des Belges en vue d'assurer le fonctionnement normal de l'appareil de l'Etat, en attendant que les hommes politiques s'entendent).
En 1961, Mobutu rend le pouvoir à Joseph Kasa Vubu. Le 3 janvier 1961, Étienne Tshisekedi est nommé Recteur de l'École Nationale de Droit et d'Administration (ENDA). En 1964, il est nommé Commissaire aux comptes à la Banque Nationale du Congo.
L'année suivante (1965), il sera élu Député National dans la circonscription électorale de Kabinda. Mais après le deuxième coup d'Etat militaire de Mobutu de novembre 1965 (qui a conduit à la destitution du Président Joseph Kasa-Vubu et son premier ministre Kimba), Tshisekedi occupera tour à tour les fonctions de Ministre de l'Intérieur (novembre 1965 à mai 1968), Ministre de la Justice (de mai 1968 à février 1969), Ministre d'Etat Chargé du Plan, de la Recherche Scientifique, de l'Aménagement du Territoire et de la Coordination de la Planification (de février à septembre 1969).
Pendant cette période, il approuve l’exécution par pendaison de Kimba et ses compagnons, le jour de la Pentecôte le 2 juin 1966, prend part en 1967 à la rédaction de la Constitution congolaise de 1967 et au conclave de Nsele, où il redige, avec Mobutu, Justin Bomboko et Singa Udjuu, le manifeste de la Nsele, créant ainsi le Mouvement populaire de la Révolution. Ce parti devient ensuite le parti unique.
En 1969, suite aux sérieuses divergences d'options politiques entre Mobutu et lui, il fut envoyé comme ambassadeur de la RD Congo au Maroc (Septembre 1969 à février 1971). En 1971, il rentra au pays et parvint à se faire élire député national, puis 2ème - avant d'être de nouveau élu 1er - vice-président de l'Assemblée nationale, poste qu'il occupa jusqu'en 1974.
Opposition à Mobutu
Le calvaire de Tshisekedi et son combat pour la démocratie commencent en 1980. Cette année, quand le président de l'Assemblée nationale, Kalume, meurt, Mobutu nomme à sa place Nzondomio Adokpelingbo au lieu de son remplaçant légal, Tshisekedi. Ensemble avec 12 autres parlementaires, il cosigne la "lettre ouverte au Président de la République", pour laquelle ils seront arrêtés, déchus de leurs mandats parlementaires et jetés en prison.
Deux ans après, libéré de prison. Le 15 février 1982, Tshisekedi participe à la fondation de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti politique dont il a été le président national jusqu'à sa mort. Il devient du coup, la voie de l’opposition congolaise à la dictature de Mobutu. Sous la bannière de l'UDPS, il sera trois fois Premier Ministre du Zaïre.
Lors de la période d'instabilité politique au début des années 1990, le Zaïre met en place une Conférence Nationale Souveraine (CNS) chargée de redresser le pays. Tshisekedi qui était en cette période l’opposant le plus déterminé et le plus populaire deviendra par deux fois Premier ministre : en 1991 (29 septembre - 1er novembre 1) fin 1992 (15 août 1992 - 18 mars 1993). En contradiction avec les résolutions de la Conférence nationale, Mobutu démet Tshisekedi de son poste de Premier ministre le 5 février 1993.
En 1996, Mobutu, malade, n'exerce plus le pouvoir alors que les troupes de Laurent-Désiré Kabila s'approchent de la capitale. Pendant cette période, un vide politique s'installe à Kinshasa et un semblant d'anarchie y règne. Tshisekedi se rend à Nice, où s'était retiré Mobutu, pour lui proposer une alliance entre leurs deux forces politiques pour contrer les rebelles. Finalement, il est de nouveau nommé Premier ministre du 2 au 9 avril 1997.
Opposition aux Kabila
En mars 1998, la commission congolaise qui prépare une nouvelle constitution a fait savoir que Tshisekedi était déchu de ses droits politiques pour son rôle dans la mort de Patrice Lumumba en 1960 et 1961.
En 2003, Tshisekedi refuse d'entrer dans le gouvernement de transition. Il est à diverses reprises l'instigateur de manifestations, et à l'origine du boycott, avec peu de succès, du référendum du 18 décembre 2005 sur la constitution d'une Troisième République, puis du boycott des élections de 2006, pourtant considérées comme le scrutin le plus démocratique de l'histoire de la RDC. Joseph Kabila gagna la présidentielle de 2006, Tshisekedi qualifia ces élections de mascarade.
Dans un meeting de l’UDPS en avril 2009, le parti indique qu’il participera aux élections de 2011, et demande à Etienne Tshisekedi d’être leur candidat à la présidentielle. Il confirmera officiellement sa candidature en décembre 2020 lors d’un congrès du parti tenu à Kinshasa. En aout 2011, Tshisekedi essaya de rassembler les autres partis d’opposition pour contrer Joseph Kabila. Environ 80 partis politiques se joignent à lui, mais d’autres leaders politiques de taille comme Vital Kamerhe, Nzanga Mobutu, et le président Kengo Wa Dondo prefererent garder leur autonomie.
Le 23 décembre 2011, à l'issue d'une élection présidentielle marquée par de graves « irrégularités » selon plusieurs organismes locaux et internationaux, Joseph Kabila est proclamé président de la République. Étienne Tshisekedi, qui est arrivé deuxième, revendique la victoire, s’autoproclame président de la République démocratique du Congo et prête serment depuis sa résidence de Limete. À la suite de ce scrutin contesté, Tshisekedi radie du parti les députés élus de l'UDPS qui, malgré l'interdiction, ont siégé au Parlement.
En mars 2012, plusieurs partis politiques dont l’Union pour la démocratie et le progrès social, la Démocratie chrétienne (DC) et le G14, des associations de la société civile, des autorités traditionnelles et des associations de jeunes se regroupent en une plateforme, la Majorité présidentielle populaire.
Le 16 aout 2016, Tshisekedi s’envole pour se faire soigner en Belgique. Il y reste jusqu'en juillet 2016 où il effectue un retour à Kinshasa, acclamé par des centaines de milliers de Congolais. Il sera designé président du Conseil des Sages du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement, une plateforme regroupant la majorité des partis d'opposition de la RD Congo.
En janvier 2017, l'UDPS, partie prenante du Rassemblement de l'opposition, participe aux négociations avec le président Kabila qui se maintient au pouvoir malgré l'expiration de son mandat. Le 24 janvier 2017, Tshisekedi quitte Kinshasa pour des soins médicaux à Bruxelles.
Mort
Etienne Tshisekedi meurt le 1er février 2017 d'une embolie pulmonaire à 84 ans. Pendant plus de deux ans, son corps n'a pas pu être rapatrié vers son pays pour y être enterré, et est resté conservé dans un funérarium près de Bruxelles, en raison de l'imbroglio politique au Congo.
L'organisation de funérailles nationales pour Étienne Tshisekedi est revendiquée à la fois par Kabila, et par la famille et par son parti politique. Il est enfin rapatrié le 30 mai 2019, quatre mois après l'arrivée au pouvoir de son fils Félix Tshisekedi.
Après la mort d'Étienne Tshisekedi le 1er février 2017 en Belgique, des artistes, principalement de la diaspora congolaise, lui ont rendu hommage avec des chansons : Monik Tenday, Herléo Muntu ou encore Wenge Musica El Paris/Angola.
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