• Antoine Gizenga
    Antoine Gizenga (Photo : Droit Tiers)
  • Nom

    Antoine Gizenga

  • LIEU DE NAISSANCE

    Mbanze

  • DATE DE NAISSANCE

    lun. 5/10/1925

  • DATE DE DECES

    dim. 24/2/2019

  • METIER / PROFESSION / TITRE

    Premier Ministre

  • NATIONALITE

    Congolaise

Antoine Gizenga

1925 - 2019
ven. 4/2/2022       dim. 20/8/2023       8 minutes et 38 secondes       1.173k Vues

Antoine Gizenga, né un certain 5 octobre 1925 dans le petit village de Mbanze dans l'actuelle province du Kwilu et mort le 24 février 2019 à Kinshasa, est un homme d'État congolais, Premier ministre  de la République démocratique du Congo (RDC) du 30 décembre 2006 au 10 octobre 2008. Il fut le Secrétaire Général du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) et Vice-Premier ministre dans le gouvernement de Patrice Lumumba en 1960 et 1961.

Après l’éviction de Lumumba en juillet 1960 et alors que menaçait la sécession katangaise, Gizenga fuit Kinshasa pour s’établir Premier ministre de la République libre du Congo à Stanleyville (devenue Kisangani) en 1961, s’estimant dépositaire de la seule autorité légitime du pays. Avec Pierre Mulele, il tente en vain d'obtenir une reconnaissance internationale de son autorité, avant de retourner dans la capitale où il se fera emprisonné puis assigné à résidence. Après le coup d'État de Mobutu Sese Seko en novembre 1965, il quitte le pays pour se mettre en exil en Europe de l’Est pendant 25 ans. 

Antoine Gizenga avait epousé Anne Mbuba, avec qui il eut plus tard quatre enfants. Il est décédé le 24 février 2019 à Kinshasa (CMK) à l'âge de 93 ans, laissant l’image d’un homme exceptionnel, qui en 60 ans, n'a pas changé son engagement et sa loyauté envers envers les idéaux de libération et d’émancipation partagés avec les pères de l’indépendance et Patrice Emery Lumumba

 

Les débuts 

Antoine Gizenga a commencé ses études dans une école primaire missionnaire catholique et ses études secondaires aux séminaires Kinzambi et Mayidi. 

Il avait été ordonné prêtre catholique ordonné en 1947 et a dirigé une paroisse non loin de chez lui au Kwilu. Il quitte son poste pour des raisons personnelles et prendra plusieurs emplois de bureau entant que comptable. Après un court travail dans le gouvernement colonial, Gizenga deviendra enseignant dans une école secondaire catholique. 

 

Carrière politique : 1960 – 1965 

Inspiré par les idées nationalistes et panafricanistes de Patrice Lumumba, co-fondateur du Mouvement National Congolais, Gizenga a aidé à organiser le Parti Solidaire Africain, dont il deviendra plus tard chef du parti. 

Après l'indépendance et les élections libres de 1960, Gizenga devient Vice-Premier ministre de Lumumba dans le gouvernement  Nouvelle République du Congo. En septembre de cette année-là, le président Joseph Kasa-Vubu  démet Lumumba et Gizenga de leurs fonctions respectives les reprochant  de vouloir impliquer l'Union soviétique dans la crise congolaise. Cette situation mis le gouvernement dans une impasse. Quelques de temps après, le colonel Joseph Mobutu va neutraliser politiquement Lumumba et Kasa Vubu. 

Gizenga, mécontent du nouveau gouvernement, se rend à Stanleyville le 13 novembre pour former son propre gouvernement. Le 12 décembre 1960, il déclare que son gouvernement, la République Libre du Congo, est l'autorité dirigeante légitime du Congo. Lumumba tenta de le rejoindre, mais va être arrêté et finalement exécuté au Katanga en janvier 1961. Le gouvernement de Gizenga persistera et obtiendra en février 1961, la reconnaissance diplomatique de 21 pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe de l'Est, dont l'Union soviétique, la Chine et de l'Égypte.

En août 1961, Gizenga accepte de rejoindre le gouvernement de Cyrille Adoula, en tant que vice-Premier ministre, tout en restabt basé à Stanleyville, en dehors de Léopoldville. Quand il se rendit compte qu'Adoula avait des connexions avec des gouvernements occidentaux et s’apprêtait à négocier avec le chef rebelle Moise Tshombe, il l’accusa de commettre la trahison.

En janvier 1962, Gizenga est sommé de retourner à Léopoldville afin de répondre du fait d’avoir dirigé un gouvernement rebelle. Il répondit qu'il ne reviendrait que lorsque la question de la sécession katangaise serait résolue. Gizenga tenta alors d'arrêter le commandant en chef de l'Armée Nationale Congolaise, Victor Lundula et un responsable de l'ONU, qui se retrouvaient à Stanleyville pour enquêter sur les atrocités de Kindu. Des affrontements éclatèrent entre ses partisans et les des soldats congolais. Sur ordre du secrétaire général des Nations Unies, U Thant, Adoula fit placer Gizenga en résidence surveillée par les troupes onusiennes et congolaises. Il sera ramené à Léopoldville par un avion de l'ONU et détenu au Camp Kokolo. 

 

La prison à Bula Mbemba

Gizenga se vit offrir la protection de l'ONU mais il refusa. Il sera finalement emprisonné sur l'île de Bula Mbemba à l'embouchure du fleuve Congo, de janvier 1962 à juillet 1964. 

Ses collègues et partisans vont essayer de tout faire pour obtenir sa libération.  Le 25 septembre 1962, après un vote de défiance du Sénat contre Joseph Kasa-Vubu, lui exigeant la libération immédiate d’Antoine Gizenga, une manifestation conjointe MNC/L et PSA fut organisée cet effet. Sept députés lumumbistes sont arrêtés le pouvoir le 29 septembre, et le parlement mis en congé.

À l’opposé, les partis politiques de l’opposition lumumbiste, majoritaires au Parlement, se réunissent du 29 septembre au 3 octobre. Le Conseil national de libération (CNL) est créé le 3 octobre 1962 à Léopoldville, avec la mission de s’opposer aux mesures prises le 29 septembre et renverser le gouvernement Adoula. C’est ce CNL qui sera à la base de la rébellion muleliste, qui avait conquis, durant l’année 1964, les trois-quarts du pays. Le mouvement se divisera finalement en deux blocs : le MNL/Gbenye avec Gaston Soumialot et Laurent-Désiré Kabila ; et le MNL/Bocheley avec Antoine Gizenga, Pauline Lumumba, Pierre Mulele et André Lubaya.

 

De la libération à l’exil

En juillet 1964, Tshombe devient Premier ministre et, dans le cadre d'une tentative de réconciliation politique, ordonna la libération de Gizenga.

À peine sorti de la prison de Bula-Mbemba, Antoine Gizenga organise rapidement la création d’un Parti lumumbiste unifié (PALU) qui s’officialise le 24 août 1964, en dépit de l'avis contraire d’autres dirigeants lumumbistes, dont Antoine Kiwewa et Alexandre Mahamba du MNC. 

Gizenga se retrouva quelques temps plus tard en dénonça en désaccord avec Tshombe, sur la gestion par ce dernier, de la rébellion Simba. Il sera une fois de plus assigné à résidence en septembre. Et quand Mobutu a prend le pouvoir lors d'un coup d'État en novembre 1965, il le libéra. 

Gizenga s’enfuit au Congo-Brazzaville, puis s’installe rapidement à Moscou pour poursuivre un doctorat en sciences politiques. Les années qui suivirent, Gizenga se rendit en Égypte, en Guinée, au Mali et au Ghana pour solliciter un soutien au mouvement anti-Mobutu fracturé et en ruine. En 1973, il rejoint brièvement le groupe rebelle pro-chinois de Laurent-Désiré Kabila dans l'est du Zaïre, perdant ainsi le soutien soviétique. Il a ensuite déménagé en France, mais a été déporté en Algérie. Après avoir vécu brièvement en Angola, il est retourné en République du Congo avant de finalement s'installer au Canada. 

Mobutu l'invite à retourner au Zaïre en 1977 pour servir de figure de proue aux groupes d'opposition, mais Gizenga a refusé. Il restera en exil de 1965 à 1992. 

 

Retour en politique : 1993 – à sa mort

Mobutu entreprend le processus de la démocratisation du Zaïre en 1990. Gizenga a trouvé alors la possibilité de retourner au pays. En 1993, il initia les actions pour la consolidation du Parti Lumumbiste Unifié (PALU). Bien que le parti n’ait que très peu de membres, Gizenga continuait à jouir du respect à cause de son statut d'opposant à Mobutu. 

Bien qu’ayant soutenu la prise de pouvoir de Laurent-Désiré Kabila en 1997, sa maison est saccagée par la police et plusieurs manifestants du PALU ont été abattus en 1998. Gizenga va par la suite opposer à l’administration de Laurent Désiré Kabila. 

En 2006, il se présente à l'élection présidentielle congolaise de juillet, comme candidat du PALU. Ayant obtenu 13 % des votes au premier tour (arrivé en tête dans sa province natale du Bandundu), il est troisième de l'élection et se pose en arbitre du second tour entre Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba. Le 30 septembre, il signe un accord de coalition avec l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP) visant à faire élire le président Joseph Kabila au second tour de l'élection présidentielle prévue pour le 29 octobre. En contrepartie, il se vit promettre l'attribution du poste de Premier ministre à un membre de son parti.

Après la victoire de Joseph Kabila à la présidentielle, il est nommé comme informateur chargé de trouver au sein de l'Assemblée nationale une coalition majoritaire. Le 30 décembre 2006, il est nommé Premier ministre par le président Joseph Kabila. Il prend la tête du nouveau gouvernement de 59 membres du pays le 5 février 2007. Ce gouvernement sera remanié et le nombre de ministres revu à la baisse le 25 novembre 2007, produisant ainsi le second gouvernement Gizenga.

Le 25 septembre 2008, Antoine Gizenga annonce sa démission du poste de Premier ministre. Il est remplacé le 10 octobre 2008 par Adolphe Muzito jusqu'alors ministre du Budget qui est d'ailleurs son dauphin politiquement parlant au sein du PALU.

 

Décès 

Gizenga est décède au Centre Médical de Kinshasa (CMK), où il était brièvement hospitalisé, le 24 février 2019, à l'âge de 93 ans. Il laisse un parti affaibli par des divisions internes.

Plusieurs personnalités politiques, le gouvernement, les personnalités de tous bords, les militants de son parti et toute la population lui rendirent des vibrants hommages. 

Lambert Mendé, ministre de la communication et des medias de l’époque déclara : "Antoine Gizenga était une bibliothèque, une source intarissable qui nous a beaucoup inspiré. Il a brillé par sa constance les 60 dernières années. Il n'a pas modifié d'un iota son engagement et sa loyauté envers les idéaux de libération et émancipation qu'il avait partagés avec les pères de l’indépendance et Patrice Emery Lumumba".

 

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Sources et références
  • Antoine Gizenga. en.wikipedia.org [En ligne] Dernière mis à jour le 5 Novembre 2021, Consulté le 02 février 2022. Url : https://en.wikipedia.org/wiki/Antoine_Gizenga 
  • RDC : disparition d’une figure de la vie politique, Antoine Gizenga, l’ancien compagnon de Lumumba. Jeune Afrique avec AFP [En ligne] Publié le 25 février 2019, Consulté le 02 février 2022. Url : https://www.jeuneafrique.com/740931/politique/rdc-disparition-dune-figure-de-la-vie-politique-antoine-gizenga-lancien-compagnon-de-lumumba/
  • Décès de l'ancien Premier ministre congolais, Antoine Gizenga. BBC News Afrique [En ligne] Publié le 24 février 2019, Consulté le 02 février 2022. Url : https://www.bbc.com/afrique/region-47349030
  • Décès de Gizenga, ancien Premier ministre et compagnon de Lumumba. AFP – voaafrique.com [En ligne] Publié le 24 février 2019, Consulté le 02 février 2022. Url : https://www.voaafrique.com/a/d%C3%A9c%C3%A8s-de-gizenga-ancien-premier-ministre-et-compagnon-de-lumumba/4802001.html 
  • RDC: mort de l'ancien Premier ministre Antoine Gizenga et compagnon de Lumumba. RFI.FR [En ligne] Publié le 24 février 2019, Mis à jour le 25 fevrier 2019, Consulté le 02 février 2022. Url : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20190224-rdc-mort-ancien-premier-ministre-antoine-gizenga-palu-lumumba 
Alpha Memidra Egbango © : personnages.cd - Février 2022

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