Marie Muilu Kiawanga
[ 1880 - 1959 ]Figure Historique
Nom
LIEU DE NAISSANCE
DATE DE NAISSANCE
DATE DE DECES
METIER / PROFESSION / TITRE
NATIONALITE
Simon Kimbangu, né le 12 septembre 1887 à Nkamba dans l’actuel Kongo Central et mort le 12 octobre 1951 dans la ville d’Elisabethville (actuelle Lubumbashi), est un prédicateur et guide spirituel congolais. Il est considéré par ses fidèles comme un « envoyé spirituel », par l’opinion congolaise comme un symbole de nationalisme congolais et une figure de résistance contre l’oppression coloniale.
Il devient prédicateur dans les années 1920 et fonde en 1921 à Nkamba un mouvement religieux qui donnera naissance au kimbanguisme. Arrêté et jugé, il meurt après une longue détention d'une trentaine d'années.
Après son arrestation, sa famille et ses fidèles créent officiellement l'Église kimbanguiste, qui a rendu visible également un mouvement de nature plus politique contre le pouvoir colonial. Elle deviendra membre du Conseil œcuménique des Églises en août 1969 lors de la réunion de son comité exécutif à Canterbury en Angleterre.
Biographie
Simon Kimbangu est né le 12 septembre 1887 à N'kamba dans l’actuel Kongo Central. Fils d’un chef spirituel, il est baptisé par la Baptist Missionary Society en 1915 et est formé pour devenir catéchiste. C’est vers 1915 qu’il déclare que Dieu l’a appelé à une mission précise : guérir et prêcher pour les siens.
En 1919, il part à Léopoldville dans l'espoir d'y trouver du travail. Ouvrier dans les Huileries du Congo belge, il est en contact avec des militants américains anticolonialistes. De retour dans son village natal de Nkamba en avril 1921, il commence à prêcher le Royaume de Dieu et l'observance de la monogamie.
Un certain 6 avril 1921, il se rend chez une femme dont il a entendu dire qu'elle était gravement malade et il l'aurait guérie par imposition des mains. Au cours des semaines suivantes, il aurait guéri plusieurs personnes. Ses disciples voient en lui le « Ntumua ya Nzambi’a Mpungu », qui signifie en kikongo en Kikongo « il est l’envoyé de Dieu tout puissant ».
Bien que la prédication de Kimbangu n'ait pas de contenu politique affirmé, il prédit néanmoins l'indépendance du Congo et la reconstitution du royaume Kongo, prophétisant la dipanda dianzole (deuxième indépendance en kikongo).
Les autorités belges, alertées par les missionnaires catholiques et protestants, cherchent à le faire arrêter. Le 6 juin 1921, Léon Morel, commissaire de district, à la tête d'une colonne de la Force publique, se rend à N'kamba en vue d'appréhender Simon Kimbangu. La tentative échoue et Kimbangu parvient à s'enfuir. Néanmoins, plusieurs dirigeants du mouvement sont arrêtés et emmenés à Thysville. Les soldats de Morel ayant tiré à balles réelles, on relève un mort et plusieurs blessés.
En septembre 1921, Kimbangu se rend spontanément aux autorités coloniales. Celles-ci le traduisent devant un conseil de guerre. Ce procès s'appuie sur «un acte d'accusation faussé, une procédure arbitraire» selon le Centre de recherche et d'information socio-politiques. Au bout de trois jours, il est condamné à mort à la suite d'un jugement qui cite les propos de Simon Kimbangu indiquant que «la colonisation allait finir et devait finir».
Le Roi Albert décide de commuer sa peine en une détention à perpétuité. Les autorités coloniales transfèrent Kimbangu à la prison d'Élisabethville au Katanga. Il y reste enfermé jusqu'à sa mort le 12 octobre 1951, ce qui représente une trentaine d'années ininterrompues de détention.
Héritage
Dès 1921, divers mouvements religieux se réclament de Kimbangu et de son enseignement. Ces sectes et mouvements messianiques partagent un même fonds de croyances, où le culte des ancêtres voisine avec l'héritage biblique et baptiste. Simon y est tantôt le simple prophète de Jésus pour les Noirs, tantôt le nouveau Messie noir supplantant le Christ blanc des colons.
Les autorités coloniales tentent de briser son mouvement, notamment en reléguant ses principaux disciples dans d'autres régions du pays. Après trente-cinq ans de persécutions et de clandestinité, le kimbanguisme sort de l'ombre sous l'influence des enfants de Simon Kimbangu. À la mort de Simon Kimbangu, c'est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l'Église jusqu'à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d'être remplacé par son frère Paul Salomon Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kimbangu Kiangani.
À la veille de l'indépendance du Congo belge (1960), sa branche « officielle » devient l'Église de Jésus-Christ sur la terre selon Simon Kimbangu (E.J.C.S.K.), se structure et grandit, regroupant plusieurs centaines de milliers de fidèles au Congo-belge et dans la région de Brazzaville (république du Congo).
Elle est la première Église noire à être admise au Conseil œcuménique des Églises (1969). Après s'être organisée et avoir épuré son dogme et sa liturgie, elle perd sa force novatrice et contestataire et devient d'ailleurs un partenaire du nouveau pouvoir zaïrois.
En 2021, environ 10 % des croyants congolais se réclament de l'Église Kimbanguiste. Cette Église s'institutionnalise, elle s'est établie dans plusieurs pays.
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