• Debora Kayembe Buba
    Debora Kayembe Buba (Photo : Droit Tiers)
  • Nom

    Debora Kayembe Buba

  • LIEU DE NAISSANCE

    Kinshasa

  • DATE DE NAISSANCE

    jeu. 10/4/1975

  • METIER / PROFESSION / TITRE

    Avocat - Recteur - Activiste - Maitre de Conférence

  • NATIONALITE

    Citoyenne Britannique de Nationalité congolaise

Debora Kayembe Buba

1975 - à nos jours
ven. 11/3/2022       dim. 20/8/2023       8 minutes et 13 secondes       1.305k Vues

Debora Kayembe Buba, née le 10 avril 1975 à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo, est une avocate écossaise d'origine congolaise, spécialiste des droits humains, une activiste politique et de Droits de l'homme, et la Prémière personnalité noire elue Recteur de l’Université d’Edimbourg. 

En 2004, elle quitte le Congo dans des conditions rocambolesques pour des raisons de sécurité personnelle. Elle arrive au Royaume - uni en 2005 puis s’installe en Ecosse en 2011. Politiquement active dans sa communauté d’accueil en Ecosse, elle devient en 2019, la première Africaine à voir son portrait érigé sur le mur de la "Royal Society of Edinburgh", en hommage à ses réalisations et à ses contributions. Victime de racisme et d’atrocités diverses, son message de tolérance et de dialogue la fait remarquer. 

Elue 54è Recteur de l’Université d’Edimbourg, l’une des plus prestigieuses du Royaume-Uni, le 3 février 2021, elle prend ses fonctions le 1er mars 2021, devenant ainsi la troisième femme et la première africaine à occuper ce poste après 436 ans d’existence de cette institution.

 

Jeunesse, scolarité et premiers pas ...

Née à Kinshasa dans une famille protégée, Debora Kayembe est envoyée vivre avec sa tante paternelle et son oncle (médecin) en temps de guerre civile suite à la séparation de ses parents alors qu'elle est encore jeune. Elle évolue au sein de cette famille aisée, très proche du régime de Mobutu, qui lui donne l'argent nécessaire pour poursuivre ses études universitaires.

A 19 ans, elle se lance dans les études de droit à l'Université Libre de Kinshasa (ULK). Consciente que sans éducation, il n'y a d’accès à la liberté, et reconnaissante envers sa tante et son oncle qui assure son éducation, elle prend donc ses études très au sérieux. Très active, elle est deviendra représentante des étudiants de la Faculté de droit, puis Vice-présidente du Collège estudiantin à la dernière année. 

Au cours de sa quatrième année, elle est témoin de l’assassinat d'une fille, tuée par un garde présidentiel. Son corps nu avait été jeté dans la porte d'entrée de son père. Debora construit l'histoire, rassemble les preuves et même une photo. Elle apporte le dossier constitué au premier commissariat aux droits de l'homme à Kinshasa et signalé le meurtre. Ce courage impressionne plus d’un, sa famille est incrédule face à une telle réalisation.

Les études de droit achevées, elle devient Avocate et membre de l’ONG Toges Noires. Après un stage au Conseil de sécurité des Nations Unies par l'intermédiaire du Bureau de Coordination de l'Agence Humanitaire OCHA, elle intègre le barreau à Matadi dans le Kongo – Central et devient en 2000, la plus jeune avocate de l'histoire du pays à 25 ans. Elle se fait appeler par les autres avocats masculins " la petite dame ".

 

D’Avocate à succès à réfugiée …

Debora Kayembe connaitre rapidement un grand succès en tant qu'avocate en faisant un travail rémunéré en aidant à installer des entreprises du monde entier au Congo ainsi qu'à titre bénévole pour soutenir les femmes victimes de violence domestique devant les tribunaux. 

Pendant la deuxième guerre du Congo, devenu une guerre civile violente, beaucoup des massacres sont perpétrés dans l'Est du pays. Elle est invitée à participer au processus de pourparlers de paix à Sun City en 2001, initié pour ramener la paix au pays. La commission des droits de l'homme la nommé « Envoyé Spécial » à l'âge de 26 ans.

C’est dans cette capacité qu’elle conduit une enquête sur le massacre de Bunia, dans la province de l’Ituri, durant la guerre. Elle a accès à des dossiers sensibles sur les massacres et les abus du Congo auxquels même le gouvernement congolais n'a pas pu accéder. S’apprêtant à remettre un rapport accablant pour le gouvernement de l’époque, son nom circule à Kinshasa et à travers le pays. 

 

De Kinshasa à l’Ecosse … tout laisser pour se mettre à l’abri

Craignant pour sa sécurité, les amis et proche de  Bedora Kayembe la conseillent de quitter le pays d’urgence. 

Elle fui la RDC en 2004 dans des conditions rocambolesques et arrive au Royaume-Uni le 26 février 2005 par Londres. Après son entretien d'immigration ou elle demande l’asile, elle se rend à Blackburn le 7 avril 2005. Initialement installé dans des conditions inhumaines – sans eau ni électricité – elle finit par trouver de l’aide via l’église. Elle se voit assistée et conseillée tout au long du processus et obtient son asile deux ans plus tard. 

Pendant ce temps, grâce à l’accompagnement de la NHS, elle reussi à se séparer de son mari qui le maltraitait et qui la laisse avec un garçon de 11 mois et une fille de deux ans.

Elle décide d'essayer d'obtenir un retour à la carrière juridique qu'elle avait travaillé si dur pour construire contre toute attente en RDC. Elle postule au Barreau Anglais (Royal Society of London) mais malheureusement ses qualifications ne sont pas reconnues par l'organisme. 

 

La vie en Ecosse ….

Elle tente le Barreau Ecossais (Royal Society of Edinburgh) qui l’accepte, sous la condition qu’elle déménage à Édimbourg. Elle arrive en Ecosse en 2011 et s’installe dans Bonnyrigg, un quartier à l'extérieur d'Édimbourg. 

Elle inscrit ses enfants à l'école locale et commence à travailler comme traductrice dans toute l'Écosse pour les demandeurs d'asile. En 2012, elle commence à soutenir les demandeurs d'asile sur d'autres questions et s’arrange à faire attendre son histoire au Conseil écossais pour les réfugiés. 

À l'occasion du 30e anniversaire du Conseil écossais pour les réfugiés, elle prononce un discours au parlement écossais, où un représentant de la Young Academy of Scotland et de la Royal Society of Scotland, impressionnés,  l’inviteront à rejoindre la Young Academy sur George Street, pour être conseillère sur les questions relatives aux demandeurs d'asile et au droit international.

En 2017, lors d’une interview qu’elle donne à la "Royal Society of Edinburgh", elle déclare: «Je suis entrée dans ce grand endroit, avec d'énormes portraits d'hommes blancs glorieux dans leurs robes, et je me souviens m'être dit que ça va prendre encore 1 000 ans pour qu'une personne noire soit sur ces murs. 

En 2009, elle reçoit une lettre de "La Royal Society" l’informant qu’il a été demandé à un peintre de produire son portrait qui serait exposé au son siège en hommage à ses réalisations et à ses contributions. Elle devient donc, la première Africaine à voir son portrait érigé sur le mur de la "Royal Society of Edinburgh". 

 

Les attaques racistes

A partir de la reconnaissance de la "Royal Society of Edinburgh", Debora Kayembe est devenue plus visible et fait l’objet des attaques racistes. 

En 2020, à une occasion, une foule prend sa résidence familiale à Bonnyrigg pour cible, et à une autre après avoir déménagé à Midlothian, elle s’en sort in extremis d’une sortie violente de route provoquée par les clous plantés sur les quatre roues de sa voiture. Au lieu de chercher la confrontation, elle raconte l’affaire sur les réseaux sociaux et choisi d’adopter un message de tolérance et de dialogue avec ses agresseurs. 

Elle lança à cet effet une organisation caritative appelée la «Campagne de marche pour la liberté» qui invitait les gens à vivre en harmonie en encourageant le dialogue entre les nouveaux xénophobes et ceux qui arrivaient dans une région. La campagne verra le Recteur de l'Université d'Edimbourg invité à une audience avec le Président Colombien.

Mais son travail de changement de vie ne s'est pas arrêté là, car après qu'on a demandé à sa fille d'exécuter une danse d'esclave devant ses camarades de classe blancs, elle lance une pétition pour que le Parlement écossais s’attaque d’urgence au racisme dans le système éducatif. Le Parlement accepte et la question sera débattue dans les mois qui viennent. Bon nombre des suggestions formulées furent intégrées dans la politique d'éducation lors de la prochaine mise à jour distribuée aux enseignants.

Son message de dialogue et de tolérance, mais aussi son courage attirent l’attention de plus en plus du mode, jusqu’à l’université d’Edimbourg.

 

Recteur de l’Université d’Edinburg

Et en novembre 2020, Dédora Kayembe est approchée des représentants du personnel et des étudiants pour savoir si elle pouvait accepter le poste de Recteur à l’Université d’Edimbourg, une école fondée le 16è siècle, 3è université la plus riche et 20è université la plus prestigieuse au monde. 

Bien que dubitative au regard de ses chances, elle accepte quand même sous les encouragements de ses proches. Elle est élue 54è Recteur le 3 février 2021 ; une nouvelle qu’elle a accueille avec beaucoup d’émotions et de simplicité. Elle prend ses fonctions le 1er mars 2022, devenant ainsi, la troisième femme et la première africaine à occuper ce poste après 436 ans d’existence de cette institution qui compte parmi ses anciens étudiants des premiers ministres, des prix Nobel et des athlètes olympiques

 

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Sources et références
Alpha Memidra Egbango © : Personnages.cd - Mars 2022

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