Beaudouin 1er
[ 1930 - 1993 ]Roi des Belges
Nom
LIEU DE NAISSANCE
DATE DE NAISSANCE
DATE DE DECES
METIER / PROFESSION / TITRE
NATIONALITE
Léopold II, de son nom Léopold Louis-Philippe Marie Victor de Saxe-Cobourg-Gotha, né le 9 avril 1835 au palais royal de Bruxelles (en Belgique) et mort le 17 décembre 1909 au château de Laeken (dans le même pays) est le deuxième roi des Belges (17 décembre 1865 au 17 décembre 1909), prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha, duc de Brabant (1840-1865), fondateur de l'État indépendant du Congo (1885-1908). Il succède à son père, Léopold Ier, au trône de Belgique en 1865.
Grâce aux expéditions de Henry Morton Stanley, il a délimite un immense territoire au centre de l'Afrique et réussi à le faire reconnaître comme l'État libre du Congo à la Conférence de Berlin de 1884-85, tout en le considérant et en l'administrant comme sa propriété personnelle. Les atrocités commises sur les populations locales en vue d'extraire un rendement maximal des ressources — principalement l'ivoire et le caoutchouc — ont suscité l'indignation et la mise sur pied d'une commission d'enquête internationale en 1904. En 1908, il a dû remettre sa propriété à l'État belge.
Souverain d'un État constitué neutre, mais entouré de puissants voisins, il a également prôné le développement militaire défensif du pays, que ce soit en fortifiant Anvers, Liège ou Namur ou en imposant, la veille de sa mort, une réforme du service militaire en vue de le rendre plus égalitaire.
Naissance et famille
Léopold, né au palais royal de Bruxelles le 9 avril 1835 est le second fils de Léopold Ier, premier roi des Belges, et de la reine Louise d'Orléans, fille du roi des Français Louis-Philippe Ier. Léopold a un frère aîné mort au berceau : Louis-Philippe (1833-1834), un frère cadet : Philippe comte de Flandre (1837-1905) et une sœur : Charlotte, future impératrice consort du Mexique, (1840-1927).
Avènement au trône
Le 10 décembre 1865, Léopold Ier, premier roi des Belges, meurt. Son fils, désormais Léopold II, prête le serment constitutionnel le 17 décembre 1865. Le nouveau roi a trente ans. Son règne durera quarante-quatre ans. Lors des cérémonies de l'avènement, sa popularité est remarquée par les observateurs étrangers.
En 1865, Léopold et Marie-Henriette, mariés depuis douze ans, sont parents de trois enfants, dont un fils Léopold, alors âgé de six ans.
Léopold II et la colonisation du Congo
Intérêts en Afrique et création de l'État indépendant du Congo
Avant d'accéder au trône de Belgique, Léopold II, alors duc de Brabant, se montre déjà intéressé par l'idée de colonisation dont il vante les mérites.
Après un voyage qui l'a mené en 1865 jusqu'en Indonésie, il s'intéresse à un système économique en rapport avec la colonisation, mis en place par les Hollandais : le « système des cultures forcées » appliqué dans la partie occidentale de Java, puis étendu, à partir de 1832 dans d'autres régions des Indes néerlandaises. Le principe du système était de rentabiliser au maximum les rendements de la colonie, acheter le produit des plantations à un prix fixé arbitrairement, mettre en place des fonctionnaires qui obtenaient des primes en fonction de la production.
En 1876, à l'issue de la Conférence géographique de Bruxelles qui réunit, le 12 septembre, au palais royal de Bruxelles des géographes, des explorateurs, des philanthropes et autres personnalités de différentes nationalités connues pour l’intérêt qu’ils portent à l'Afrique, Léopold II crée l'Association internationale africaine comme paravent philanthropique pour son projet privé d´exploitation des richesses de l'Afrique centrale (caoutchouc et ivoire).
Le 17 novembre 1879, Léopold II crée l'Association internationale du Congo à partir du Comité d'Études du Haut-Congo créé l'année précédente. Sous le patronage de Léopold, Henry Morton Stanley entre en concurrence avec l'explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza pour acquérir des droits sur la région d'Afrique qui deviendra le Congo belge. Pendant les cinq années suivantes, Stanley travaille à ouvrir le Congo inférieur à l'exploitation intensive, construisant une route du fleuve inférieur au Stanley Pool (Pool Malebo), où le fleuve devient navigable. L'action de Stanley permet qu'une personne privée — Léopold II — devienne le propriétaire de 2,5 millions de kilomètres carrés ainsi que de la force de travail de ses habitants.
À la conférence de Berlin de 1884-1885, des représentants de 14 pays européens et les États-Unis reconnaissent à l'AIC, présidée par Léopold, la souveraineté sur l'État indépendant du Congo (EIC). L’acte final de la conférence fut signé le 25 février 1885 en l’absence de Léopold II. Cette conférence prend acte du partage de l'Afrique intertropicale par les puissances industrielles européennes dont la Belgique, prononce l'abolition de l'esclavage et l'interdiction de la traite négrière.
Léopold II souverain du Congo
Conformément à la Constitution belge, le roi doit demander l'autorisation des Chambres pour pouvoir devenir le chef de l'État fondé en Afrique par l'AIC. Il rédige à cet effet, avec l'aide de Lambermont, Banning et Beernaert, une note au parlement afin de lui demander son accord. Immédiatement après la réception de cette note, un projet de résolution rédigé par Beernaert, alors chef de Cabinet, est débattu à la Chambre le 28 avril 1885 et voté à l'unanimité, hormis une voix, celle du député Xavier Neujean qui estime ce cumul des souverainetés irréalisable. Léopold II doit se choisir un titre : après avoir songé à celui d'« empereur du Congo », il opte pour celui de « roi du Congo ».
Conformément aux prescriptions de la Conférence de Berlin, Léopold II s'était engagé, à l'instar des autres puissances signataires, à lutter contre l'esclavagisme dans les territoires formant le bassin conventionnel du Congo.
En 1888, le cardinal français Lavigerie, fondateur de l'ordre missionnaire des Pères blancs d'Afrique, lance une campagne contre l'esclavage. Les Arabes ripostent en attaquant les missions africaines au point que certaines d'entre elles sont abandonnées. Le cardinal décide d'alerter l'opinion publique européenne afin de mettre un terme à la traite des esclaves. Le prélat se rend à Bruxelles en août 1888 et prononce un sermon qui donne lieu à la création de la Société anti-esclavagiste belge forte de 700 membres et nantie d'un capital de 300 000 francs. Le roi Léopold II suit ce mouvement anti-esclavagiste en ouvrant à Bruxelles, le 18 novembre 1889 la Conférence antiesclavagiste qui aboutit, après de profondes divergences entre les dix-sept signataires, à la signature de convention de Bruxelles le 2 juillet 1890.
Léopold II avait proposé un vaste programme impliquant la création de postes fortifiés par les grandes puissances à l'intérieur de leurs territoires afin d'enrayer les incursions des négriers. Ces bases devaient également constituer des refuges où l'on apprendrait aux indigènes à se défendre eux-mêmes. Ce plan impliquait la construction de routes et de chemins de fer pénétrant depuis la côte vers l'intérieur des terres et le contrôle de la navigation fluviale sur les cours d'eau et les grands lacs.
Il demanda aussi que la Conférence autorise l'EIC à lever et de percevoir jusqu'à 10 % ad valorem sur tous les produits d'importation au Congo. Léopold II avait réussi à disposer d'un emprunt de 25 millions de francs accordé par la Belgique, ainsi que des droits d'entrée et de sortie du Congo.
En 1890, Léopold II a l'intention de prendre le contrôle du Katanga, convoité par Cecil Rhodes pour la Grande-Bretagne. Le roi écrit à sa cousine la reine Victoria et au gouvernement allemand afin de contrer les visées de Rhodes. Quatre expéditions sont menées au Katanga, concédé par avance par Léopold II aux sociétés commerciales belges qui comptaient surtout en exploiter les ressources minières. Ces expéditions permettent, en trois ans, d'explorer la plus grande partie du Katanga et de confirmer la présence de ses richesses minérales.
La première dirigée par Alexandre Delcommune, le vétéran des explorateurs du Congo qui parvient jusqu'aux sources du Lwalaba. La famine décime beaucoup de ses hommes, mais il réussit à gagner le Tanganyika à temps pour soutenir le capitaine Alphonse Jacques dans la guerre anti-esclavagiste contre les Arabes avant de rentrer en Europe en avril 1893.
La seconde expédition débute en décembre 1890, lorsque Paul Le Marinel, commissaire du district du Luluaba depuis juillet 1889, part de la stratégique et puissante station militaire de Lusambo, composée de 400 hommes et parvient à Bunkeya, le royaume de M'Siri le 18 avril 1891. De retour en Europe, Paul Le Marinel laisse son adjoint Legat, comme résident auprès de M'Siri.
La troisième expédition de la Compagnie du Katanga était dirigée par un Anglais né au Canada, William Stairs, aventurier professionnel qui avait déjà fait partie d'une mission de secours à Emin Pacha. Au cours de son expédition, ce dernier constate que la famine est totale et que les missionnaires anglais sont terrorisés par M'Siri, roi de Bunkeya (dans le Katanga) de la tribu des Wanyamwezi. Le 20 décembre 1891, un officier belge, Omer Bodson, tue le souverain katangais d'une balle dans la tête, délivrant la population indigène du despotisme de leur souverain. Stairs tombe malade de la malaria en janvier 1892 et meurt le 30 juin 1892.
Le 18 mai 1891, c'est Lucien Bia, soldat belge originaire de Liège, qui quitte Anvers, afin de succéder à Stairs et de diriger la quatrième expédition du Katanga. Bia réussit, avant de mourir lui aussi, en huit mois sa mission politique qui consiste à conclure des traités avec les chefs locaux et à proclamer dans un maximum de territoires la souveraineté de l'État indépendant. Après la mort de Bia, c'est l'officier Émile Francqui qui le remplace.
L'occupation belge est essentiellement poussée vers la vallée méridionale du Nil, où les Belges prennent possession de l'enclave de Lado dont ils réussissent à faire reconnaître les prétentions de Léopold II successivement par les gouvernements français et britannique en 1894. Cette reconnaissance de souveraineté n'est cependant valable que du vivant du roi des Belges.
Entre 1890 et 1898, le roi fait construire, dans des conditions extrêmement difficiles, une ligne ferroviaire de 400 km de long entre le port de Matadi et Stanley Pool, près de la ville actuelle de Kinshasa, le fleuve Congo n'étant pas navigable sur ce segment. Cette ligne permettra d'écouler vers la côte les produits dont la vente lui évitera la banqueroute : entre 1876 et 1885, il avait investi dix millions de francs belges dans l'opération, pour un revenu, en 1886, de 75 000 FB, de sorte que la fortune que lui avait léguée son père était presque épuisée.
Dans les débuts de la colonie, l'ivoire constituait le principal produit d'exportation, mais l'invention du pneu en caoutchouc par John Dunlop en 1888 ouvre un nouveau marché que la colonie s'emploie vite à développer. La production de caoutchouc, qui était de quelques centaines de tonnes métriques en 1891, monte à six mille tonnes en 1896, permettant un redressement spectaculaire des finances personnelles du roi. Ce dernier toutefois ne réinvestit pas les profits en établissant des plantations mais continue de contraindre les populations locales à récolter le latex extrait des hévéas dans la jungle à l'état naturel.
Au lieu de créer une monnaie locale pour payer les travailleurs, l'administration impose à chaque village des quotas de production qu'il leur faut fournir sous peine de sévices.
Coût humain
Pour asseoir son emprise sur son territoire colonial, Léopold II met sur pied une armée, la Force Publique, qui se fait connaître pour sa cruauté, ses pillages et son « manque de discipline ». Cette force, dont l’une de ses pratiques était de couper des mains en conséquence d'une production de caoutchouc jugée insuffisante, devient un instrument pour terroriser la population civile. Les mouvements de résistance sont également brutalement écrasés par cette milice. Le marché d'esclaves et le commerce de l'ivoire sont quant à eux contractés avec des exploitants locaux.
Les estimations avançaient que durant les 23 ans de l'État indépendant du Congo, il y aurait eu un déclin de la population de 2 à 10 millions de personnes. L'historien Adam Hochschild attribue la chute spectaculaire de la population de l'État indépendant du Congo à une combinaison de facteurs : meurtre, famine, épuisement, maladie et un taux de natalité en chute libre.
Ces chiffres sont toutefois contestés par d’autres historiens dont : Jean-Luc Vellut, David Van Reybrouck, Barbara Emerson, Étienne van de Walle, Aline Désesquelles et Jacques Houdaille.
Critique internationale
Des témoignages établissant l'exploitation et les mauvais traitements dont est victime la population indigène — particulièrement les cas de mutilation — commencent à filtrer dans la presse à partir de 1900.
Les exactions et exécutions sont également dénoncées par les diplomates britanniques Edward Bannister, William Pickersgill, le missionnaire suédois E.V Sjöblom et surtout Roger Casement, consul britannique à Boma, qui remet à son ministre un rapport dévastateur en 1904, produisant des réactions scandalisées au Parlement britannique.
Ces témoignages suscitent un mouvement d'indignation dans l'opinion publique mondiale, alimenté notamment par Conan Doyle, Joseph Conrad et Mark Twain, mais aussi par des socialistes belges comme Emile Vandervelde.
La Commission d'enquête (1904-1905)
La pression internationale provoqua la mise en place, en 1904, de la Commission d'enquête sur les exactions commises dans l'État indépendant du Congo. Celle-ci est composée par Edmond Janssens, avocat général à la Cour de Cassation de Bruxelles et président de la commission, l'Italien Giacomo Nisco, président de la Cour d'appel à Boma, et le juriste suisse Edmond de Schumacher. Tous les trois commissaires enquêteurs avaient un lien avec Léopold II ou l’État indépendant du Congo.
La commission se rend à Matadi, dans la province du Bas-Congo, puis jusqu'à Stanleyville (actuellement Kisangani), au centre du Congo. Après quatre mois d'investigations sur place et l'audition de centaines de témoins, le rapport de la commission confirme la surexploitation, souvent forcée, de la main-d’œuvre indigène qui a eu pour résultat le vidage forcé des villages de leur population mâle qui, en temps normal, approvisionne les familles en produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette, les femmes étant généralement affectées, comme dans la plupart des communautés bantoues, à la petite agriculture traditionnelle de subsistance (igname, manioc là où sa culture existe, gousses d'espèces sauvages).
Le recours à des expéditions militaires est mentionné notamment comme étant à l'origine des massacres. Les conclusions de ce rapport, pourtant crucial dans le processus de reprise du Congo par la Belgique, ne sont toutefois pas partagées par les historiens contemporains.
L'annexion du Congo par la Belgique (1908)
À la suite des travaux de la Commission Janssens et des pressions internationales, le roi — dont l'intention avait toujours été de léguer le Congo à la Belgique — est contraint de le faire non sous la forme d'un legs survenant après sa mort, mais par une annexion votée au Parlement en 1908.
L'EIC prend dès lors le nom de Congo belge, mais ce n'est qu'à la fin des années 1920 que ses frontières définitives sont fixées par les accords de Bruxelles du 19 mars 1927, complétés par trois protocoles signés respectivement en 1929, 1930 et 1934.
Après 52 ans d'administration belge, la colonie deviendra indépendante le 30 juin 1960 sous le nom de République démocratique du Congo. Avec l'arrivée au pouvoir de Mobutu Sese Seko en 1965, beaucoup de symboles de la colonisation belge seront éliminés dans le cadre d'une politique de « retour à l'authenticité » : la capitale Léopoldville est renommée Kinshasa en juin 1966 et la statue de Léopold II est déboulonnée et entreposée dans ce qui devait être un parc historique.
Honneurs - Titulature complète
Quelques titres honorifiques de Léopold II
Monuments
On trouve la statue de Léopold II dans l'espace public de plusieurs villes belges, mais aussi en France et en République démocratique du Congo.
En République démocratique du Congo, il existe dans la banlieue de Kinshasa une réplique exacte de la statue équestre de Léopold II (qui se dresse depuis 1926 place du Trône, au sud-est du palais royal de Bruxelles) et qui fut inaugurée le 1er juillet 1928 par le roi Albert Ier lors de sa première visite en qualité de roi des Belges dans la colonie devant le palais de la Nation, actuel bâtiment de la présidence de la République démocratique du Congo. Le monument a été retiré en 1967 sur ordre du maréchal Mobutu Sese Seko, au plus fort de sa politique du retour à l'authenticité africaine.
En février 2005, sous la présidence de Joseph Kabila, la statue réapparaît sur le boulevard du 30-Juin en plein centre-ville à la suite d'une décision du ministre de la Culture Christophe Muzungu, qui déclare à l'époque que cette statue « fait partie de notre patrimoine. J'ai décidé de la réhabiliter, comme je le ferai pour d'autres ». Mais la statue est déboulonnée à nouveau au bout de 24 heures. La statue se dresse maintenant à côté de celles de son successeur, Albert Ier et du fondateur de Léopoldville (actuelle Kinshasa), l'explorateur britannique Henry Stanley, dans le parc présidentiel du Mont-Ngaliema, un parc avec vue sur le fleuve Congo, réhabilité en 2010 avec l'aide de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), ouvert au public sous la garde de militaires.
Extrait de la Biographie
Nous accordons une très grande importance à la véracité et à l'exactitude des faits. C'est pourquoi nous et nos contributeurs investissons des moyens humains et du temps dans la selection et la validation des contenus. Mais au cas où dans un article, vous rencontrez un problème, une erreur, des améliorations à faire, vos observations, corrections, et critiques sont les bienvenues. Merci de nous contacter.