• Capture : Robert Boimbo Arrêté
    Capture : Robert Boimbo Arrêté (Photo : Robert Lebeck)
  • Nom

    Ambroise Boimbo

  • ALIAS

    Le Héros oublié

  • LIEU DE NAISSANCE

    Monkoto

  • DATE DE DECES

    jeu. 29/6/1989

  • METIER / PROFESSION / TITRE

    Militaire - Mannifestant Nationaliste

  • NATIONALITE

    Congolaise

  • ORIGINE

    Monkoto - Equateur

Ambroise Boimbo alias Le Héros oublié

1989
sam. 2/7/2022       ven. 16/12/2022       4 minutes et 45 secondes       1.278k Vues

Ambroise Boimbo,  décédé en 1981, est un citoyen et nationaliste congolais qui avait arraché l'épée cérémonielle (le sabre) du roi Baudouin Ier des Belges, le 29 juin 1960, à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa) à la veille de l'indépendance du Congo, pendant que ce dernier salue la foule en voiture décapotable avec le Président Joseph Kasa-Vubu, sur le boulevard Albert 1er (Actuellement Boulevard du 30 juin). L’incident fut immortalisé par le seul photographe Robert Lebek.

Boimbo était un ancien militaire, 7 ans dans l’armée, et originaire de Monkoto, dans la province de la Tshuapa (ex-équateur), au Nord-Ouest de la République Démocratique du Congo. Il a travaillé comme électricien, vécut caché dans une bicoque... avant de mourir en 1989, des suites de troubles psychiques.

Son acte est interprété par certains comme un acte brave visant à récupérer le vrai pouvoir et par conséquent, la vrai indépendance du Congo, étant donné que l'épée du roi des Belges symbolisait le pouvoir, et que ce pouvoir devait rester au Congo.

 

L’évènement

Mercredi 29 juin 1960, debut des après-midi. L'entourage du roi roulait de l'aéroport vers la ville lorsqu'il a ralenti pour permettre au monarque de se lever et de saluer le drapeau d'une garde d'honneur de la Force Publique dressée au bord de la route. 

Arrivé en retard à l’aéroport, Robert Lebeck était le seul photographe à avoir été derrière le cortège royal et à avoir enregistré la scène. Une de ses photographies largement publiées, montre un Ambroise Boimbo exubérant et imprturbable, bien habillé, chemise, cravate, pantalon blanc et veste noir, brandissant l'épée tandis que Baudouin et le président congolais Joseph Kasa-Vubu semblent ignorer l'incident. 

Une autre photographie montre Boimbo encerclé par des gendarmes coloniaux belges et congolais, alors qu'ils le plaquaient au sol, loin des regards des curieux. Selon les médias, le "manifestant nationaliste" sera emmené dans un véhicule de police mais sera relâché plus tard le même jour, sur ordre du souverain belge. 

L'épée sera été rapidement récupérée et rendue au roi Baudouin, qui a été filmé en train de la porter lors des cérémonies du discours de l'indépendance le lendemain, le 30 juin.

Robert Lebeck photographe affirme dans le film « Boyamba Belgique / Ayez confiance en la Belgique » réalisé par Dries Engel et Bart Van Peel, que la famille royale belge n’a pas apprécié l’acte et l’a considéré comme une provocation. 

 

Le symbolisme de l’évènement

La photographie de Robert Lebeck devient une image-icône, représentant une symbolique forte de la fin du colonialisme. Bien qu’il soit difficile de trouver des récits décrivant les motivations de Boimbo, il circule dans la toile plusieurs point de vue quant au sens et à la motivation de l’acte de Boimbo. 

La célèbre artiste sud-africaine Mary Sibande, par exemple, a déclaré dans une interview en 2019 : « Je voudrais que Biko demande à Boimbo ce qui se passait dans sa tête lorsqu'il a arraché l'épée de cérémonie au roi Baudouin Ier de Belgique dans ce qui était alors Léopoldville en 1960. Le but de la conversation serait d'encourager et de contraindre Biko à écrire un livre vaguement intitulé "Reclaiming of Power" ». 

Pour certains commentateurs, la saisie de l'épée symbolisait la véritable indépendance du Congo. Le geste de Boimbo est un message montrant que la liberté offerte par la Belgique n’est pas donnée mais bien prise ;  un geste symbole rempli d’honneur et de fierté. Pour d’autres, il s’agit simplement un exemple de comportement fougueux à un moment de célébration.

D’autres encore souligne que Boimbo a arraché l'épée du roi Baudoin publiquement, au vu et au su de tout le monde. Par conséquent, il ne peut pas être traité comme le voleur de l'épée du Roi des Belges. Car, disent-ils,  voler, c'est subtiliser le bien d'autrui en son absence. 

 

Un héros reclus … 

Discret après son exploit, Boimbo vécut caché dans une bicoque dans la commune de Kinshasa. Certains medias en ligne avance qu’il habitait sur l’avenue Kigoma N°144. Il a travaillé comme électricien et il est mort en 1989 de suite des troubles psychiques. Boimbo sera enterré par le régime de Mobutu, au cimetière de Kintambo. 

Il est devenu connu à titre posthume lorsque des journalistes se sont intéressés à sa vie. Une petite équipe de tournage belge s'est rendue au Congo en 2009 et 2010 pour documenter leur recherche de Boimbo, en publiant un documentaire, Boyamba Belgique, ou Pourquoi un roi ne devrait pas perdre son épée.

 

Attention : La date de la mort du personnages fournie dans cet article n'est pas réelle. Seule l'année peut etre documentée dans les sources consultées. Le jour et le mois de l'evenement ont été repris pour faciliter le referemencement de l'evenement et de sa biographie dans l'arbre historique de la RDC (chronologie). 

 

Ambroise Boimbo avec le sabre du Roi Baudouin 1er de Belgique. Credit photo : Robert Lebeck

Ambroise Boimbo apprehendée par les services de securité congolaises. Crédit photo : Robert Lebeck